Comment calculer et réduire efficacement les émissions CO2/km des camions ?

Comment calculer et réduire efficacement les émissions CO₂/km des camions ?

La pression réglementaire, les attentes RSE et l’urgence climatique imposent aujourd’hui aux professionnels du transport une maîtrise rigoureuse de leurs émissions de CO₂. Pour les gestionnaires de flottes de poids lourds, de véhicules utilitaires ou de transport longue distance, l’émission de CO₂ par leur flotte de camions devient un indicateur de performance environnementale aussi capital que la consommation de carburant ou le TCO. Mais comment mesurer avec fiabilité les émissions de CO₂ du secteur du transport routier ? Quels outils permettent de suivre les données en temps réel et d’identifier les leviers pour réduire les émissions ?

Pourquoi mesurer les émissions de CO₂ des camions est-il devenu stratégique ?

Un impératif réglementaire en pleine évolution

L’Union européenne a enclenché une transformation profonde du secteur du transport, avec un renforcement progressif des obligations de déclaration des émissions de gaz à effet de serre. La directive CSRD, en vigueur depuis 2024, impose aux grandes entreprises de publier un bilan carbone complet, incluant les émissions du transport liées à leur activité logistique. Elle sera étendue progressivement aux entreprises de tailles intermédiaires.

Les émissions de gaz, qu'elles soient directes ou indirectes, doivent être mesurées avec rigueur selon des méthodologies précises. Dans ce contexte, les poids lourds et utilitaires légers sont sous surveillance, car ils font partie des principales sources d’émissions de CO₂ en Europe. L’enjeu est de taille : se conformer aux exigences réglementaires pour éviter les sanctions, les exclusions d’appels d’offres ou la dégradation de la note RSE.

Un indicateur clé pour améliorer la rentabilité et la performance RSE

Au-delà de la conformité, les émissions de CO₂ par kilomètre parcouru fournissent une grille de lecture stratégique pour optimiser l’exploitation d’un parc. Elles reflètent directement la consommation de carburant, le type de véhicule utilisé, la distance parcourue, le mode d’acheminement choisi ou encore les comportements de conduite.

En suivant ces indicateurs en temps réel, un gestionnaire peut détecter les écarts, identifier les trajets trop polluants, comparer des modes de transport alternatifs, et mettre en œuvre des actions concrètes pour réduire ses émissions. C’est une approche gagnante sur tous les plans : maîtrise du TCO, baisse des charges opérationnelles, valorisation des engagements environnementaux dans la politique RSE.

Un levier pour anticiper les transformations du marché

Alors que la transition vers des véhicules électriques, à hydrogène ou à faibles émissions progresse, les entreprises capables de piloter finement leur empreinte carbone prennent une longueur d’avance. En mesurant dès aujourd’hui leurs émissions de CO₂e, elles peuvent modéliser différents scénarios d’électrification, évaluer les gains environnementaux selon les itinéraires et adapter leur parc aux futurs standards de mobilité.

C’est également un facteur clé pour accéder à certaines zones à faibles émissions (ZFE-m), répondre aux exigences des donneurs d’ordre et se positionner favorablement dans un marché du transport routier de plus en plus orienté vers la neutralité carbone.

Comment se calcule l’émission de CO2 d’un camion au kilomètre ?

Formule de base et variables principales

Pour estimer l’émission de CO2e d’un camion, la méthode la plus répandue repose sur une formule simple :

Émissions CO₂ (g/km) = consommation théorique ou moyenne de carburant (L/100 km) × facteur d’émission du carburant / 100

Cette équation permet de convertir la consommation de carburant en gaz à effet de serre, selon le type de carburant utilisé (diesel, GNV, biocarburants…). Le facteur d’émission est défini, en France, par l’ADEME. Il peut varier selon la nature du carburant et son origine. Mais ce calcul de base, purement théorique, ne suffit pas à refléter la réalité d’un transport routier en mouvement constant.

D'autres éléments influencent fortement les résultats : le type de véhicule (camion porteur, autobus, autocar, tracteur + semi-remorque, utilitaire léger, etc.), la distance parcourue, la charge utile, la topographie, l’usage (ville, longue distance, autoroute), ou encore les arrêts répétés.

Différences selon les catégories de véhicules

Les véhicules utilitaires et les poids lourds ne génèrent pas les mêmes niveaux d’émissions. Un utilitaire léger moderne peut émettre entre 150 et 250 g de CO₂ /km, là où un camion diesel de 40 tonnes atteint couramment les 850 à 1 200 g/km selon son usage et son gabarit. Ces écarts sont structurels, mais aussi comportementaux.

La segmentation du parc automobile est donc indispensable : une flotte mixte ne peut pas se contenter d’un coefficient global pour évaluer son impact environnemental. Il faut raisonner par catégorie de véhicule, voire par profil de mission ou d’itinéraire, pour établir un bilan carbone précis.

L’importance des données en temps réel

La grande limite des estimations manuelles ou des moyennes théoriques, c’est qu’elles passent à côté des émissions réelles. Un même camion peut produire plus ou moins de pollution selon la conduite du chauffeur, la pression des pneus ou le temps passé moteur allumé à l’arrêt.

C’est ici que les solutions télématiques, comme celles de Geotab font toute la différence. Grâce aux boîtiers embarqués, il devient possible de suivre en temps réel les trajets effectués, la consommation d’énergie, les arrêts, les relances, les temps de ralenti ou encore les dérives comportementales. 

Chaque donnée est croisée avec les facteurs d’émission correspondants pour obtenir une mesure dynamique et fiable. Cette approche permet non seulement de mieux comprendre les émissions du secteur, mais aussi de détecter des axes d’amélioration concrets pour sa flotte automobile.

Quelles sont les sources d’émissions dans le transport routier ?

Les émissions directes liées au carburant

Dans le transport routier, les gaz à effet de serre GES proviennent principalement de la combustion de carburants fossiles. Le diesel, majoritaire dans les poids lourds et les utilitaires légers, reste aujourd’hui le premier contributeur aux émissions de gaz du secteur. Chaque litre consommé libère du dioxyde de carbone ainsi que d'autres polluants atmosphériques.

Même si certains gestionnaires de flotte optent pour du biocarburant, du GNV ou des carburants alternatifs, ces solutions restent minoritaires et souvent réservées à des usages spécifiques ou à des flottes captives. La généralisation des véhicules électriques ou à hydrogène sur les longues distances reste encore limitée par les contraintes d’autonomie, de coût et d’infrastructures.

Les émissions indirectes liées à l’usage du véhicule

Les émissions de CO₂ ne se limitent pas au carburant brûlé par le moteur. L’usage réel d’un véhicule influe largement sur son empreinte carbone. Un poids lourd qui roule à vide sur le retour, un véhicule utilitaire mal entretenu ou un conducteur qui laisse tourner le moteur à l’arrêt pendant plusieurs minutes : toutes ces situations génèrent des émissions supplémentaires, souvent invisibles dans les bilans classiques.

L’état des pneus, l’encrassement du moteur, les accélérations brutales, la sous-utilisation de la charge utile sont autant de facteurs qui produisent des émissions sans que cela soit toujours perçu. Or ces données, en grande partie comportementales, sont précisément celles que la télématique embarquée permet de détecter et d’objectiver.

Un parc vieillissant et peu efficient

Enfin, les flottes anciennes ou mal renouvelées constituent une source importante d’émissions du secteur. Un camion Euro 4 consomme nettement plus et pollue davantage qu’un modèle récent répondant à l’une des évolutions de la norme Euro 6. 

Face à la hausse du coût du carburant et au durcissement des politiques climatiques, continuer à exploiter des véhicules à forte émission revient à aggraver son bilan carbone tout en nuisant à la rentabilité.

En identifiant les véhicules les plus polluants, les gestionnaires peuvent planifier leur remplacement ou les affecter à des missions adaptées, afin de réduire leur empreinte tout en préservant l’efficience du transport de marchandises.

Comment Geotab aide à mesurer et réduire les émissions de CO₂ des camions ?

Une plateforme centralisée pour le suivi environnemental

Grâce à sa solution MyGeotab, Geotab propose une approche unifiée de la gestion des émissions du transport. Chaque donnée issue du parc de poids lourds, de véhicules utilitaires ou utilitaires légers est consolidée dans des tableaux de bord personnalisables. Ces rapports permettent d’analyser l’impact environnemental par type de véhicule, par mission, par conducteur ou par distance parcourue.

Le gestionnaire de flotte peut ainsi suivre l’évolution du bilan carbone de l’entreprise, détecter les hausses inattendues d’émissions de gaz, et produire facilement les justificatifs nécessaires dans le cadre d’un audit ou d’une déclaration réglementaire. Ce pilotage environnemental devient un levier stratégique, au même titre que la gestion du TCO ou la sécurité des conducteurs.

Des capteurs embarqués pour un suivi en temps réel

La collecte de données en temps réel repose sur les boîtiers GO, installés à bord des véhicules utilitaires et camions. Ces équipements enregistrent automatiquement la consommation de carburant, les cycles d’accélération et de freinage, les périodes de ralenti moteur, ou encore les arrêts prolongés moteurs en fonctionnement.

Toutes ces informations sont corrélées à des facteurs d’émission validés, afin de calculer les émissions de CO₂ de manière précise et contextualisée. Cette approche dynamique permet de ne pas se contenter d’estimations théoriques, mais d’agir sur les émissions réelles, selon les conditions d’exploitation et les comportements observés.

Identification des pistes de réduction concrètes

Au-delà de la mesure, Geotab accompagne les gestionnaires dans l’analyse des données pour réduire les émissions. Grâce à l’analytique intégrée, il est possible d’identifier les véhicules les plus énergivores, les trajets inefficaces ou les conducteurs ayant des pratiques générant une surconsommation.

Cette lecture opérationnelle permet de mettre en œuvre des actions correctives immédiates : optimisation des itinéraires, alertes sur la pression des pneus, remplacement des poids lourds les plus anciens, ou lancement de programmes de formation à l’éco-conduite. 

Chaque mesure adoptée participe à faire baisser les émissions, tout en contribuant à améliorer l’image RSE de l’entreprise et à maîtriser les coûts logistiques.

Réduction des émissions : quelles stratégies pour le transport routier ?

L’électrification progressive des flottes

Entre le réchauffement climatique et la hausse des contraintes réglementaires, l’électrification des flottes des véhicules utilitaires apparaît comme une voie prioritaire pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Les véhicules électriques sont déjà largement déployés, notamment en milieu urbain ou pour les livraisons du dernier kilomètre.

Sur les longues distances, les poids lourds à batterie ou à hydrogène progressent plus lentement, en raison de leur coût élevé et du manque d’infrastructures adaptées. Mais les premiers retours d’expérience montrent un potentiel réel de réduction de l’empreinte carbone, à condition de cibler les bons usages. L’enjeu est d’adapter les modes de transport à chaque mission pour maximiser la performance environnementale.

Le rôle de l’éco-conduite et de la formation

Au-delà de la technologie, le comportement du conducteur reste un facteur clé. Une conduite souple, fluide, et recourant à l’anticipation, peut réduire la consommation de carburant de 10 à 15 %, et donc abaisser proportionnellement les émissions de CO₂. 

L’analyse télématique permet de repérer les pratiques à risque (freinages brusques, vitesse excessive, moteur au ralenti) et d’engager des actions de formation ciblées. Geotab propose des outils pour objectiver les écarts et suivre les progrès réalisés. Cette approche renforce à la fois la sécurité, la maîtrise des émissions et la responsabilisation des équipes, dans une logique de progrès continu.

Anticiper les futures normes européennes

D’ici à 2030, l’Union européenne imposera aux constructeurs une réduction drastique des émissions de CO₂ des véhicules lourds. Les flottes les mieux préparées bénéficieront d’un avantage compétitif : meilleure image de marque, conformité, accès facilité aux marchés publics et baisse du coût total de possession.

Les entreprises doivent donc intégrer dès maintenant la réduction de leur empreinte carbone dans leur stratégie d’investissement. Mesurer, simuler, planifier les remplacements : chaque action prise aujourd’hui permet d’atténuer les émissions futures, d’assurer la continuité d’exploitation et de répondre aux attentes des clients comme des régulateurs.

Mesurer pour mieux transformer

La mesure des émissions de CO₂ par kilomètre parcouru est devenue un passage obligé pour les professionnels du transport routier. Elle permet non seulement de respecter les obligations réglementaires, mais surtout de piloter une transition environnementale à fort impact économique.

En s’appuyant sur la télématique avancée de Geotab, les gestionnaires de flotte accèdent à des données fiables, en temps réel, et peuvent transformer ces informations en décisions concrètes. Remplacement des véhicules polluants, optimisation des trajets, conduite responsable, électrification raisonnée : les leviers sont nombreux pour réduire les émissions et construire une logistique plus durable.

Avec Geotab, il devient enfin possible de lier performance environnementale, maîtrise du bilan carbone et efficacité opérationnelle, dans un secteur où chaque gramme de CO₂ compte.