Véhicule électrique (VE) : définition et enjeux
23 octobre 2025
•5 minutes de lecture

Qu’est-ce qu’un véhicule électrique (VE) ?
Un véhicule électrique est un véhicule dont la motorisation fonctionne uniquement grâce à l’électricité, sans moteur thermique. L’essor de ces véhicules (électriques et hybrides) transforme la mobilité électrique en un élément essentiel de la stratégie des entreprises, notamment pour réduire les émissions de CO₂ et les coûts d’exploitation.
Ces véhicules plus respectueux de l’environnement contribuent à limiter l’impact environnemental des déplacements professionnels tout en répondant aux réglementations sur la décarbonation des transports.
Définition d’un véhicule électrique (VE)
Avant de parler d’histoire ou de perspectives, il est essentiel de bien comprendre ce qu’est un véhicule électrique et comment il fonctionne.
Un véhicule fonctionnant uniquement à l’électricité
Un véhicule 100 % électrique (VE) se distingue par une motorisation alimentée uniquement par une batterie, sans moteur thermique ni réservoir de carburant. Contrairement à un véhicule hybride (HEV) ou hybride rechargeable (PHEV), il ne fait appel à aucune énergie fossile pour se déplacer. Ces modèles sont considérés comme des véhicules zéro-émission, car ils n’émettent pas de gaz polluants à l’échappement. Pour les entreprises, l’adoption d’un véhicule propre permet donc de réduire leur empreinte carbone et de se conformer aux réglementations environnementales.
Les composants essentiels d’un VE
Pour bien saisir le fonctionnement d’un véhicule électrique, il faut s’intéresser à ses principaux éléments techniques :
- Moteur électrique : il offre un couple instantané, une conduite silencieuse et ne nécessite pas de boîte de vitesses traditionnelle.
- Batterie lithium-ion : la capacité de la batterie détermine l’autonomie. Elle est conçue pour supporter des milliers de cycles de charge et décharge.
- Système de gestion (BMS) : il contrôle la température, équilibre les cellules et prévient les surcharges pour optimiser la durée de vie des batteries lithium.
- Chargeur embarqué : intégré au véhicule, il convertit l’énergie électrique provenant de la borne et du câble de recharge en courant utilisable pour recharger la batterie.
- Infrastructure de recharge : qu’il s’agisse de bornes AC (recharge lente ou accélérée) ou DC (recharge rapide), elle joue un rôle essentiel dans l’exploitation quotidienne des véhicules.
Historique et évolution des véhicules électriques
L’histoire des véhicules électriques (VE) montre que leur essor actuel n’est pas un phénomène nouveau, mais le résultat de plus de cent cinquante ans d’expérimentations, d’éclipses et de renaissances technologiques.
Les premières expérimentations au XIXe siècle
La première voiture électrique apparaît dès les années 1830 grâce à l'écossais Robert Anderson. Ces premiers modèles de traction électrique se présentent sous forme de prototypes rudimentaires mais fonctionnels. Dans les années 1890, plusieurs constructeurs développent des modèles commerciaux de voitures à moteur électrique.
À cette époque, les véhicules électriques avaient même certains avantages sur leurs concurrents à moteur à combustion :
- Une conduite silencieuse
- Une mise en route immédiate (pas besoin de manivelle)
- Moins de vibrations et de fumées
Mais ces atouts n’ont pas suffi à compenser leurs limites. Les véhicules existants souffraient de :
- Batteries très lourdes et encombrantes
- Autonomie limitée à quelques dizaines de kilomètres
- Temps de recharge particulièrement long
- Absence d’infrastructure électrique adaptée
Ces contraintes ont rapidement ouvert la voie à la domination du véhicule thermique, plus pratique et plus économique à produire.
Déclin et retour en force des VE
Tout au long du XXᵉ siècle, la voiture thermique devient la norme. Les avancées dans les motorisations à essence et diesel, l’industrialisation des chaînes de production et l’abondance de carburant favorisent la diffusion de masse de l’automobile.
Cependant, plusieurs crises viennent questionner ce modèle :
- Les chocs pétroliers des années 1970 rappellent la dépendance au pétrole.
- Les préoccupations environnementales montent en puissance à partir des années 1990.
- Les premiers modèles hybrides et véhicules hybrides rechargeables apparaissent, offrant une transition douce.
À partir des années 2000, un tournant s’opère :
- Les batteries lithium-ion remplacent les anciennes technologies au plomb, offrant une densité énergétique bien supérieure.
- Chaque modèle de voiture électrique gagne en autonomie et en performances.
- L’électrification devient un objectif affiché des constructeurs et des pouvoirs publics.
Ce retour en force s’accélère dans les années 2010, porté par les engagements climatiques et les innovations de géants de l’automobile comme Tesla, Nissan ou Renault.
Les chiffres clés des ventes mondiales
Les chiffres confirment l’explosion de l’électromobilité :
- 17 millions de voitures électriques vendues dans le monde en 2024, en hausse de 25 % par rapport à 2023
- 58 millions de véhicules électriques en circulation dans le monde fin 2024, contre seulement 11 millions en 2020
- En Europe :
- 1,99 million d’immatriculations de voitures électriques en 2024
- Une part de marché de 15,4 % sur les ventes de véhicules neufs
- Une légère baisse des ventes (-1,3 %) mais une progression continue du parc de véhicules électriques
Cette croissance rapide prouve que le marché des voitures électriques s’installe comme un pilier durable de l’industrie automobile mondiale, malgré un contexte économique parfois incertain.
L’impact des réglementations sur l’adoption
Les décisions politiques ont également joué un rôle déterminant pour accélérer l’adoption des VE.
- Les bonus écologiques en France réduisent le prix d’achat de plusieurs milliers d’euros.
- La prime à la conversion aide les conducteurs à se débarrasser d’un ancien véhicule polluant.
- Un malus punit financièrement les voitures très émettrices de CO₂(durcit au 1er mars 2025).
- Les grandes agglomérations créent des ZFE qui excluent progressivement les véhicules les plus polluants.
- L’Union européenne a validé l’arrêt de la vente des véhicules thermiques neufs d’ici 2035, imposant une mutation du marché.
Ces mesures incitent particuliers et entreprises à privilégier des véhicules plus propres et à anticiper la transition de leurs flottes pour rester en conformité avec la réglementation.

Les véhicules électriques dans les flottes professionnelles
Les bénéfices pour les entreprises
L’intégration d’une flotte électrique est devenue un choix stratégique pour de nombreuses organisations. Elle permet d’abord de réduire les émissions de CO₂, un enjeu majeur dans les bilans carbone des entreprises.
Aussi, le coût d'exploitation s'avère également plus compétitif : l’entretien est simplifié et l’électricité reste globalement plus stable que les carburants fossiles.
Cette transition améliore également l’accès aux zones à faibles émissions (ZFE), ce qui est important pour les activités urbaines, et renforce l’image de marque.
À long terme, l’adoption de véhicules écologiques contribue à anticiper les réglementations de plus en plus strictes et à démontrer l’engagement de l’entreprise en faveur de la transition énergétique.
L’électrification des utilitaires et des poids lourds
L’électrification ne concerne plus seulement les voitures particulières. Les véhicules utilitaires légers et les poids lourds à batterie trouvent leur place dans les stratégies de renouvellement des flottes.
En Europe, 96 159 VUL électriques ont été immatriculés en 2024, représentant 6,1 % du marché total. Malgré un recul de 9,1 % par rapport à 2023, ils restent une solution privilégiée pour les besoins de livraison urbaine et de logistique du dernier kilomètre. Leur autonomie couvre la plupart des trajets quotidiens, ce qui en fait une réponse adaptée aux contraintes d’exploitation.
Les gammes se sont étoffées : Renault Kangoo E-Tech, Peugeot e-Expert, Citroën ë-Jumpy et même des modèles de citadines électriques destinées aux techniciens ou commerciaux ont vu le jour. Cette diversification permet de couvrir un large éventail de types de voitures professionnelles.
Côté poids lourds, la dynamique est plus récente mais progresse rapidement. En 2023, 3 163 camions électriques ont été immatriculés en Europe. Des acteurs majeurs comme Volvo Trucks ont déjà livré plus de 3 500 véhicules à batterie dans le monde, et des commandes massives apparaissent.
Ces investissements visent à réduire les émissions de gaz polluants, à respecter les normes Euro 7 et à préparer le parc automobile à l’arrivée des véhicules zéro émission dans un contexte réglementaire de plus en plus exigeant.
Perspectives et innovations dans la mobilité électrique
L’avenir des flottes électriques se joue sur deux leviers : des batteries plus performantes et un réseau de recharge plus dense.
Les nouvelles générations de batteries et leur seconde vie
Les batteries sont au cœur des progrès de la mobilité électrique. Plusieurs axes d’innovation vont transformer leur usage :
- Batteries solides : jusqu’à 50 % d’autonomie en plus par rapport aux batteries lithium-ion, une meilleure sécurité et un temps de charge réduit.
- Recyclage et seconde vie : réemploi en stockage stationnaire avant recyclage complet, favorisant l’économie circulaire et limitant l’impact environnemental.
- Optimisation énergétique : meilleure gestion du kWh consommé et intégration de solutions hybrides avec prolongateur d’autonomie pour les usages nécessitant plus de flexibilité.
Ces avancées permettent d’allonger l’autonomie électrique et d’améliorer la durabilité des flottes.

Déploiement et gestion intelligente de la recharge
La réussite de la transition passe aussi par l’infrastructure. L’Europe a dépassé le million de bornes de recharge en 2024, mais le rythme doit encore tripler pour atteindre les objectifs de 2030. Les entreprises attendent avant tout une recharge rapide fiable sur les grands axes et dans les hubs logistiques pour réduire le temps de recharge et sécuriser leurs opérations.
Le futur de la mobilité repose sur l’intégration entre le véhicule et le réseau électrique. Les outils de gestion de flotte permettent de suivre les recharges, d’anticiper quand recharger la batterie et d’optimiser les itinéraires selon les bornes disponibles, grâce à l’analyse des données télématiques et des kms parcourus.
Conclusion
Les voitures tout électriques s’imposent comme un levier de compétitivité pour les entreprises, même sur les longs trajets et en usage cycle mixte. L’essor des bornes publiques et la possibilité de recharge sur prise domestique facilitent leur intégration dans les flottes. Combinées à des outils de gestion connectés, elles permettent d’optimiser les coûts et de progresser vers la neutralité carbone.
Autres articles

Tout savoir sur le SOH d’une batterie électrique
28 octobre 2025
4 minutes de lecture

Tout ce qu’il faut savoir sur le réseau 5G
28 octobre 2025
4 minutes de lecture

Véhicule Électrique Hybride (VEH) : définition et usages
7 octobre 2025
4 minutes de lecture