La télématique pour lutter contre les vols de véhicules
Phénomène en nette augmentation, le vol de véhicule perturbe toute l’activité des entreprises. S’il est difficile de l’endiguer, la télématique aide les gestionnaires à sécuriser les flottes, mais surtout améliore les chances de retrouver les véhicules grâce à la géolocalisation.
Par Etienne Leguil
23 août 2024
•2 minutes de lecture
Éléments indispensables, les véhicules permettent de mener à bien les activités des entreprises : livraisons, déplacements des salariés, etc. Lorsqu’un vol survient, c’est le fonctionnement des opérations qui est impacté. Sans parler des pertes financières qu’il peut représenter si le véhicule dérobé n’est pas couvert contre ce délit.
Malheureusement pour les gestionnaires de flottes, le vol de véhicules est un phénomène en nette progression, en témoignent les chiffres du dernier baromètre Argos paru en 2024. Selon l’organisme professionnel de l’assurance, 70 649 sinistres ont été déclarés aux assureurs en France en 2023. Cela représente une hausse de 11 % par rapport à 2022 (63 565) et près de 19 % (59 440) par rapport à 2021. À noter que pour les véhicules de moins de 3,5 tonnes, la hausse est de 14,8 % par rapport à 2022. Du côté des forces de l’ordre, le nombre de vols de véhicules enregistrés (voitures, poids lourds, remorques ou deux roues motorisées) s’élevait à 140 400 en 2023, d’après les données Interstats.
SUV, modèles hybrides et électriques, cibles de choix
Parmi les véhicules les plus prisés par les voleurs se trouvent la Renault Clio IV avec 2378 vols, suivie de la Renault Mégane IV (1297) et de la Peugeot 3008 II (1181). Concernant les véhicules utilitaires, les plus convoités sont le Renault Master III, le Peugeot Boxer III, l’Iveco Daily III et le Citroën Jumper III. Des chiffres somme toute logiques puisque ce sont les véhicules les plus nombreux sur les routes françaises. Néanmoins, en termes de fréquence de vols, ce sont les Lexus RX II, Toyota RAV4 V et Lexus NX qui sont les plus dérobés, signe d’une appétence grandissante des voleurs pour les SUV.
Des voleurs à la pointe de la technologie
Grâce aux nouvelles technologies, le mode opératoire des vols a considérablement évolué. En effet, dans 70 % des cas le vol se fait sans effraction, précise l’Argos : par exemple en ouvrant la portière à l’aide d’un brouilleur qui en empêche la fermeture, ou sous la forme d’« attaques par relais » ou de « mouse jacking » qui consistent à copier le signal de la clé pour pénétrer dans le véhicule.
Pour s’enfuir, le démarrage se fait principalement par la prise OBD du véhicule, à l’aide d’un outil de diagnostic détourné ou d’un boîtier de démarrage dédié. Une autre technique consiste à passer par le bus CAN (« Controller Area Network » faisceau multiplexé d’une voiture) en utilisant notamment une fausse enceinte JBL ou un faux téléphone afin d’envoyer de fausses consignes électroniques et de permettre ainsi le démarrage du véhicule.
Nécessité de sécuriser sa flotte
Ces nombreuses méthodes de vol rapides et efficaces rendent nécessaire la sécurisation des flottes. Pour ce faire, la télématique est un allié de choix. Elle rend possible la mise en place d’un « geofencing » pour les véhicules équipés d’un dispositif de suivi de flotte GPS, tel que le boîtier GO de Geotab. Cette action consiste à créer et à définir des limites virtuelles, autour du domicile des employés, les locaux de l’entreprise, ou de zones de livraison. Lorsque le véhicule sort de cette zone spécifique, en dehors des horaires de travail par exemple, le gestionnaire de flotte reçoit une alerte : notification par email, SMS ou encore via une application mobile.
La géolocalisation des flottes est également un atout majeur pour retrouver les véhicules. Et pour cause, le véhicule volé est généralement laissé dans un parking souterrain public ou privé, ou sur la voie publique durant quelques jours. Ceci permet aux voleurs de s’assurer que le véhicule dérobé n’est équipé de système de géolocalisation avant d’être exporté ou maquillé. Les véhicules pourvus de boîtier facilitent ainsi le travail des forces de l’ordre en permettant de retracer les déplacements, éléments précieux pour mener les enquêtes. D’ailleurs, dans son étude, l’Argos soulignait qu’en 2023, 39 % des véhicules ont été retrouvés : 1/3, la première semaine après le vol et 2/3 le premier mois suivant le vol, d’où l’importance de réagir vite.
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Etienne Leguil est ingénieur, diplômé en 2009.
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